HOMMES CÉLÈBRES
Le Château de Honnechy a connu des personnalités célèbres parmi lesquelles le général britannique Horace Smith-Dorrien et l'écrivain français André Maurois.
HÔTES CÉLÈBRES
HORACE SMITH-DORRIEN
Le général britannique Sir Horace Lockwood Smith-Dorrien (1858-1930) vécut pendant plusieurs jours au Château de Honnechy au tout début de la Première Guerre Mondiale.
Au déclenchement du conflit, Smith-Dorrien dirige l'armée de la défense intérieure, mais à la suite du décès de Sir James Grierson, il est nommé à la tête du 2ème corps d'armée du British Expeditionary Force (BEF), par Lord Kitchener, le nouveau secrétaire d'état à la guerre.
Lors de la bataille de Mons, le 2ème corps d'armée subit la totalité des assauts des troupes allemandes.
Le maréchal French ordonne la retraite du BEF au cours de laquelle les deux corps d'armée britannique sont séparés. Le 1er corps commandé par le général Douglas Haig n'atteint pas sa position à l'est du Cateau.
Le 2ème corps d'armée de Smith-Dorrien est pressé de toute part par la première armée allemande de Von Kluck.
Le général Smith-Dorrien décide de monter une action défensive le 26 août au Cateau et notamment à proximité de Honnechy avec son 2ème corps corps d'armée, renforcé par la division de cavalerie d'Allenby et la 4ème division d'infanterie pour ralentir l'avance allemande.
C'est pendant cette période que le général Smith-Dorrien séjourne au château avec quelques-uns de ses officiers. On a pu garder quelques traces de son passage grâce à des écrits retrouvés ces dernières années.
Quelques jours plus tard, le 2ème corps d'armée quitte le secteur et participera ensuite à la bataille de la Marne et à la bataille de l'Aisne.
Le général Smith Dorrien participera ensuite à la première et à la seconde batailles d'Ypres en 1914 et en 1915.
En 1918, il est nommé gouverneur de Gibraltar, un poste qu'il occupera jusqu'en 1923.
Il décède le 12 août 1930 à l'âge de 72 ans, suite à un accident de voiture.
ANDRÉ MAUROIS
André Maurois, de son véritable nom Emile Salomon Wilhelm Herzog est l'un de nos plus grands écrivains français.
Né le 26 juillet 1885 à Elbeuf, issu d'une famille de drapiers juifs alsaciens qui a quitté l'Alsace après le guerre de 1870 pour rester français, il est élevé avec ses deux sœurs cadettes dans un milieu bourgeois, mais plutôt austère.
C'est un élève brillant qui cumule les prix à tous les niveaux de ses études. Titulaire des baccalauréats littéraire et scientifique, il passe sa licence es lettres en 1903.
Sur les conseils du philosophe Alain qui fut son professeur, il met entre parenthèses son attirance pour la carrière littéraire et décide alors de se confronter au monde en entrant dans l'entreprise familiale. Mais auparavant, pour se libérer des obligations militaires, il devance l'appel et est incorporé au 74ème régiment d'infanterie à Rouen.
Après une année passée sous les drapeaux, il va partager la gestion de l’usine textile avec ses cousins après avoir été initié à tous les stades de la fabrication du drap.
Pendant une quinzaine d’années, il traitera des affaires commerciales, se déplaçant à Paris et en Angleterre.
En 1912, il épouse Jane-Wanda de Szymkiewicz, dite « Janine » fille d’un comte polonais avec laquelle il aura trois enfants dont une fille qui deviendra plus tard écrivain.
Pendant la Première Guerre mondiale, le sergent Émile Herzog est détaché comme interprète à la Mission militaire française attachée au BEF, la force expéditionnaire britannique).
Ses multiples missions militaires très appréciées de ses supérieurs, lui font gravir des postes importants dans l'armée, notamment en qualité d'officier interprète.
Devenu écrivain et, pour publier son premier ouvrage en 1918 (Les Silences du colonel Bramble), il prend le pseudonyme de « André Maurois » (André, en hommage à un jeune cousin tué au début de la guerre et Maurois, nom d'un village situé au nord de la France, contigu à la commune de Honnechy.
Suivront ensuite, de très nombreux livres qui seront pour la plupart de véritables succès littéraires et commerciaux.
Le 23 juin 1938, André Maurois est élu à l'Académie Française au fauteuil 26 qu'occupait l'homme de lettres, René Doumic, journaliste et grand critique littéraire. Voici ce qu'il en dit dans ses Mémoires : « Une réception à l’Académie est une des belles cérémonies françaises. Tout concourt à sa grandeur : l’ancienneté de l’édifice, l’étrangeté de sa forme, l’exiguïté de la salle, la qualité du public, l’appareil militaire, le vocabulaire traditionnel et parfois la qualité de l’éloquence».
Il restera titulaire du fauteuil 26 pendant près de trente ans.
Exilé aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, il admire Winston Churchill, mais se méfie de Pétain. Il y est conférencier et professeur de littérature, intéressant ses étudiants aux œuvres de Honoré de Balzac, de Léon Tolstoï et notamment de Marcel Proust.
Quand il rentre en France en 1946, dans sa maison de Neuilly-sur-Seine, ses livres ont disparu : « Ne trouvant pas l'homme, la Gestapo a pris la bibliothèque », écrit-il.
De retour sur le sol français, l'académicien revient en juillet 1947 sur la plupart des sites de guerre du conflit 14-18. Il y ira aussi jusqu'à Maurois* qui fut le village dont il avait pris le nom pour son pseudonyme. Lors de sa visite dans la région du petit village du Cambrésis, il s'arrête un temps au château de Honnechy où il est l'hôte pendant quelques jours de son propriétaire d'alors.
La même année, par un décret du 27 juin, il est autorisé à changer de patronyme de Herzog en André Maurois. Son nom d'homme de plume devient ainsi son nom officiel.
Il meurt à Neuilly-sur-Seine le 9 octobre 1967 en laissant derrière lui un immense et extraordinaire patrimoine littéraire.
* Le village de Maurois a pour particularité d'avoir fourni son nom de plume à l'écrivain André Maurois. Séjournant pendant la Première Guerre Mondiale dans la région, il prend ce pseudonyme pour une raison qu'il expose dans ses Mémoires, parus en 1970 : « Je choisis le prénom d’André en souvenir de mon cousin, tué à l’ennemi, et Maurois, nom d’un village proche de Cambrai, parce que j’en aimais la sonorité triste… ».
Date de dernière mise à jour : 19/05/2018